jeudi 22 septembre 2011

Nos cavernes intérieures

Nos lointains ancêtres vivaient dans des cavernes, des grottes naturelles taillées dans le roc, afin de se protéger des intempéries et des bêtes féroces. On les appelait d’ailleurs « les hommes des cavernes ». La découverte du feu leur a permis de rendre ces lieux habitables, en les éclairant et les réchauffant. La vie était cependant très difficile pour ces êtres primitifs.

Puis les hommes ont évolué. Ils sont sortis des cavernes, ont construit des habitations rudimentaires, puis de plus en plus sophistiquées. De découverte en découverte, ils sont parvenus à créer nos sociétés modernes. L’évolution a permis à l’homme de sortir des cavernes extérieures, mais elle ne l’a pas libéré de ses cavernes intérieures que sont la peur, l’angoisse, le découragement, le désespoir, la dépression, les phobies, les troubles de comportement, etc.

Nos ancêtres préhistoriques se servaient des cavernes comme abris temporaires, alors que beaucoup de gens se servent de leurs cavernes intérieures comme refuges permanents. Nos ancêtres maniaient le feu et le silex pour assurer leur survie physique, alors que plusieurs se servent de la manipulation pour assurer leur survie affective. Les cavernes extérieures étaient des petits domaines où régnaient les plus forts ; les cavernes intérieures, tels la dépression et les autres problèmes de comportement, forment des royaumes où certains ont l’impression de régner en maître.

Les personnes dépressives, dépendantes affectives, etc. sont enfermées dans leur caverne intérieure où elles ressentent une certaine sécurité. Ce sont elles qui décident ! Elles n’ont pas à répondre aux attentes des autres. Il y a des inconvénients, certes, mais il y a aussi de nombreux avantages, dont les principaux sont : l’irresponsabilité et la non-obligation d’affronter les difficultés de la vie. Ces deux avantages sont les pierres angulaires des cavernes affectives modernes.

Certaines personnes semblent douées pour le bonheur alors que d’autres semblent marquées au fer rouge du malheur. Pourquoi la vie est-elle si facile pour certains et si difficile pour d’autres ? Qu’est-ce qui fait que des personnes sont des fonceuses et d’autres des éternelles perdantes ? Ces personnes auraient-elles perdu contact avec les éléments majeurs qui donnent un sens à la vie ? Cet espoir, qui constitue la lumière, les guide-t-il dans le bon chemin ?

L’espoir

L’espoir est un sentiment de confiance qui nous porte à considérer ce que nous attendons comme réalisable. Il est construit sur la conviction que quelque chose de beau, de bien, de positif va nous arriver. L’espoir constitue une aspiration, un élan, une poussée vers l’avant. Il est le moteur de la vie !

L’espoir apporte la sécurité, car il fait disparaître les doutes, les craintes. Il donne confiance, raffermit dans les résolutions. Malheureusement, à l’heure actuelle, l’espoir fait place à l’incertitude, le découragement, la désillusion et même le désespoir. Pourquoi en sommes-nous venus à perdre l’espoir d’une vie meilleure ? Pourquoi tant de gens ont-ils perdu foi en l’avenir ?

La satisfaction

L’espoir nous donne l’énergie dont nous avons besoin pour avancer dans la vie. Pour s’installer, il doit être alimenté par un élément très simple qui s’appelle la satisfaction. La satisfaction procure la joie de vivre. Quand on est satisfait, on est heureux ! Nous ressentons du plaisir et un immense bien-être.

Il y a la satisfaction intérieure qui nous apporte un sentiment de plénitude. Elle est générée par la fierté que nous avons d’avoir accompli quelque chose de beau, de bien ; par la prise de conscience de nos forces et nos qualités : « J’ai accompli cela et j’en suis fier ».

Et il y a la satisfaction extérieure, celle qui procure un plaisir temporaire, soit un besoin à assouvir d’une façon ou d’une autre. Nous pouvons générer cette satisfaction de l’intérieur, ou la prendre à l’extérieur de nous. C’est une chose dont nous avons besoin pour vivre. Cette chose n’est pas nécessairement de grande valeur ; elle est utile, tout simplement.

Conclusion

L’espoir et la satisfaction constituent l’énergie qui nous permet d’aller de l‘avant. Sans énergie, aucun moteur ne peut se mettre en marche. Il en va de même pour nous, humains ! S’il n’y a pas d’espoir, nous stagnons ou nous régressons. S’il n’y a pas de satisfaction, il n’y a pas de bonheur possible.

À lire :

Reid, Louise, Le nouvel âge… des cavernes : les refuges de l’anxiété, Outremont : Quebecor, 2005