mercredi 15 octobre 2014

Ô mon âme pourquoi te déguises-tu

Ô mon âme pourquoi te déguises-tu
Combien de masques
De dominos
Ô mon âme
Possèdes-tu
Je n’ai ni loups
Ni fards
Je suis
Simplement
Mobile mouvante ductile
Fluante

- Poème d'Aymeric Brun

samedi 4 octobre 2014

Réalité

Tremblements de terre, tsunamis, inondations, Ebola,
Guerres, attentats, décapitations, génocides, Hezbollah,
Boko Haram, Daech, Hamas, Al-Quaida, bref l’horreur:
Notre monde aujourd’hui vit dans la pire des terreurs.

Terre de misère et de souffrances, combien de massacres
Faudra-t-il encore pour que les puissants des lois et des sacres
Prêchent l’espérance et apportent enfin aux hommes le salut,
Quand auront-ils le courage de proclamer : «Jamais plus» !

A l’heure où les thèses antihumaines sont banalisées,
A l’ère où dans les idées fausses notre monde est enlisé,
En famille, dans les usines, dans les partis et les bureaux,
Les thèses racistes redeviennent le mobile des bourreaux.

Les pseudo-vérités prônées, glorifiées par les agitateurs
Engendrent les meurtres dont ils sont les ambassadeurs.
Dieu seul ne suffit plus à la population: il lui faut un chef,
Un meneur envoutant capable de mettre de l’ordre dans le fief,

Un chef autoritaire, envoyé du Seigneur, émule de la géhenne,
Venu offrir au troupeau ignorant les avantages de la haine
Et avec elle l’amputation de la démocratie et de ses libertés,
Le paupérisme, l’imbécilité et, bien sûr, le droit de décapiter.

Grandeur et décadence, elle est revenue l’heure de la barbarie,
De l’amnésie intellectuelle, de la terreur et de la sauvagerie.
La justice, la vérité, l’équité et la liberté ne sont jamais acquises,
Aujourd’hui, «tout ne va pas très bien Madame la Marquise» !

– Poème de Michaël Adam

vendredi 8 août 2014

Carnage

La folie meurtrière se déchaine, la haine a monté d’un cran
La mort fauche sur les plages, tuant jeunes, vieux et civils
Les missiles et les bombes ici et la explosent sur les écrans
En temps réel on voit les cadavres s’empiler dans les villes.

Impuissants face à la tuerie, les gens hurlent leur douleur
Chez eux on crie «mort aux juifs», ici «mort aux arabes»
Allah est en vert et Yahvé en bleu, deux couleurs du malheur
Les dieux se font la guerre dans les plaines de Gaza et de Moab.

Là-bas, j’ai vu parmi les enfants morts un petit animal, un ânon
Atteint par des éclats d’obus il agonisait lentement sur les gravats
Autour de lui, les réfugiés effarés piétinaient dans le bruit des canons
Sans faire attention à ce misérable équidé tué par les enfants de Jéhovah.

Mon regard s’est porté vers cette pauvre bête et j’ai senti soudain
Monter en moi un flot de pitié pour cette pauvre créature sans défense
Gisant dans ce paysage de mort et de désolation qui ressemble à Verdun
Et j’ai pleuré pour ces enfants et cet âne qui m’ont rappelé mon enfance.

– Poème de Michaël Adam

dimanche 6 juillet 2014

1989 Crépuscule sur la rivière Kwaï



Lors d’un périple en Thaïlande, nous étions descendus deux jours au Kwaï Lodge, un hôtel flottant amarré devant un magnifique jardin tropical. Le plancher de bambou tressé était simplement fixé sur des flotteurs, bidons de deux cent litres vraisemblablement de récupération. Trois radeaux composaient le Lodge. Au centre l’accueil, le bar et le restaurant. De part et d’autre, les chambres aux cloisons de bambou étaient alignées, portes donnant sur la rivière. Un petit parapet de bois évitait d’y plonger par inadvertance. Des multitudes d’orchidées étaient suspendues sur cette passerelle. Chaque soir, une serveuse en sari les décrochait une par une et les arrosait en les immergeant brièvement dans le courant…

Ce jour là, il y avait eu une excursion sur le fleuve. Nous étions tous montés sur un radeau pourvu de sièges et d’un dais pour assurer un peu d’ombre pendant la journée. Il était tiré par une de ces pirogues que les mariniers thaïs équipent d’un moteur de voiture, l’hélice allant jusque sous l’eau par l’entremise d’un long et mince arbre d’acier…La large rivière s'écoulait lentement entre des berges basses couvertes par la luxuriance de la végétation des tropiques. Parfois, un espace défriché permettait un accostage pour atteindre plus loin un ensemble de paillotes serrées à l’orée des arbres. Un buffle pattes immergées se rafraîchissait…

Sur le retour, nous fûmes pris par la tombée du jour. Les insectes et les batraciens donnèrent le signal. Le bruit devint intense, complexe mais toujours strident : coassements et stridulations s’opposaient puis faisaient cause commune pour ce concert mouvant de fin d’après midi. Soudain la lumière baissa …



A l’ouest, sur la rive gauche, l’horizon s’enflamma. Les couleurs déclinèrent en teintes pastel toutes les tonalités du jaune à l’orange, du bleu au violet, de façons discontinues, par fines touches très étirées, juxtaposées, impressionnistes. Les roses s’installèrent, les arbres devinrent ombres chinoises aux délicates ciselures. Dans un dernier très bref sursaut, la lumière repris tout son éclat puis s’éteignit. Nuit soudaine. Des eaux noires du fleuve zébrées d’argent montaient de lourdes effluves porteuses d’une brume légère qui lentement occupa tout le dessus des flots…

Nous étions là, ébahis, saoulés d’images, stupéfaits par la sur-naturelle et primitive beauté de ce spectacle.



– Billet de Jean-Louis MILLET

mardi 1 juillet 2014

Tu voudrais

Tu voudrais que mes écrits soient teintés d’humour
Que mes vers soient empreints d’un soupçon de rose
Que je parle de ce qui est beau, de la vie et de l’amour
Car, me dis-tu, souvent mes strophes sont trop moroses.

Pourtant, tu le sais, lorsque toi et moi regardions les étoiles
Lorsque le présent et l’avenir qu’ensemble nous tissions
Autour de nous tramaient les fils d’argent de notre toile
C’est de beauté et d’amour que je te parlais - de ma passion.

Je riais avec toi lorsque tu faisais fondre notre solitude
Avec cette chaleur magique qui faisait du néant un soleil
J’étais heureux comme un enfant et je goûtais la plénitude
Après l’accalmie, lorsque la félicité mettait nos coeurs en éveil.

Aujourd’hui que nos effusions sont devenues tendresse
A l’heure où l’affection a remplacé les épanchements
Je n’oublie pas les propos que j’avais à ton adresse
Ni ce qui est beau, ni la vie et l’amour, ni mon attachement.

Mais perdu avec toi dans l’infini d’un bonheur avorté
Dans cette galaxie pleine de promesses et de rires illusoires
J’ai vu qu’il y a tellement peu, outre ce que tu m’as apporté
Que j’ai perdu l’envie de peindre en rose cette vie provisoire.

– Poème de Michaël Adam

vendredi 13 juin 2014

Modestie singulière

Cette modestie est singulière
Où sont les rimes
Que j’aimais tant
Où se trouve la pompe
Qui ravissait mon âme
J’ai quitté tout orgueil
Je veux que mes vers
Soient sans apprêts et sans fards
Comme un fruit
Comme une peau nue

- Poème d'Aymeric Brun

mercredi 4 juin 2014

Deuxième édition de "La blessure des mots" de Thierry Cabot

Avant-propos

Pourquoi une deuxième édition de « La Blessure des Mots » ?

La réponse à la vérité est fort simple. Des thèmes jamais abordés se sont imposés à moi. Quelques-uns ont été développés ou approfondis. Le chemin, dit-on, fait souvent l’objectif. Et par strates successives, à la lumière des pièces déjà écrites, j’ai senti la nécessité de donner un prolongement et une impulsion nouvelle à ma démarche poétique.

En fait, ces trente-et-un poèmes sont venus s’ajouter aux précédents de manière quasi naturelle. Ils forment eux-mêmes l’élargissement d’une vision, d’un regard, d’un questionnement sur le monde et sur la vie. Ils ne peuvent nullement être dissociés des autres. Grâce à un phénomène de capillarité, lesdits poèmes non seulement dialoguent entre eux mais ont vocation à se fondre dans le creuset des textes composés plus tôt.

D’autre part, toujours en conformité avec mes orientations esthétiques, je suis demeuré fidèle à la métrique traditionnelle ; de l’emploi du tétrasyllabe à l’alexandrin, sans oublier l’impair. En écrivant, la recherche inlassable de l’expressivité m’a conduit également à privilégier quatre axes fondamentaux à mes yeux : l’image, l’émotion, le rythme et l’euphonie.

Entre inspiration et transpiration, le travail sur la langue ne semble d’ailleurs jamais finir. C’est le dur lot des poètes qui s’efforcent au milieu des affres de la création de fourbir leurs armes de lumière.

Ce qui est donné ne pèse pas lourd au regard de ce qui est conquis.

Chacun essaie de faire pour le mieux.

Au terme de cette nouvelle étape, me voilà quelque peu saisi par le vertige. L’aventure n’est donc pas terminée. « La Blessure des Mots » poursuit son chemin, vaille que vaille.

Puisse-t-elle, chers amis lecteurs, trouver une petite place dans votre cœur !

- Thierry Cabot

Lien de la deuxième édition de "La Blessure des Mots".

lundi 24 mars 2014

Chose si délicate

Le poème est chose
Si délicate
Qu’on ne saurait
Trop
Modestement
L’aborder
Il faut beaucoup
De simplicité et de candeur
Pour écrire un vers

- Poème d'Aymeric Brun

Aymeric Brun

Né en 1976, auteur de Variations (2009) et de Murmures (2012), Aymeric Brun est enseignant.

Publications :

1. Variations (extraits), Le Capital des mots, décembre 2010.
2. Variations (extraits), Le Carnet de Jimidi, décembre 2010.
3. Variations (extraits), Scribulations.fr, décembre 2010.

lundi 17 mars 2014

Premier avril

Reste-t-il pour ma joie une obscure pépite,
Une aile diaphane au halo d’une yèble ?
Dans le jour cimenté, nul oiseau ne palpite
Et je m’étonne d’être et si pâle et si faible.

Car quelle fée ou sainte ici m’arrachera
Aux brumes endeuillant le ciel fourbe d’avril ?
Avril que cette année en son sommeil ingrat
Rend plus morne que tout sous les pleurs du grésil.

Où se cache le rêve exalté sur ma route ?
Où s’agite la soif ? Où bouillonne le tendre ?
J’ai tant cru, j’ai tant cru que j’égrène le doute
Avec mes frêles doigts qui se meurent d’attendre.

Fantômes, laissez choir vos masques ennemis.
Allez sans trouble aucun vers des lieux moins amers.
Non, non, je ne veux plus que les envols promis
Ne roulent comme flots que les larmes des mers.

A l’horizon timidement, l’espace bouge.
Plume, caresse, miel ; de nouveau puis-je croire ?
Et fuir… à jamais fuir l’insoutenable bouge
Dont j’avais entrouvert une porte illusoire ?

Mais l’air mouillé d’ennui pèse à narguer le temps.
A peine un souffle au loin harcèle les ajoncs.
Aux plis du manteau rêche en sanglots du printemps,
Je n’ai toujours pas vu refleurir des pigeons.

Hélas ! ils ont comme eux rejoint la même absence,
Les élixirs goûtés à la chair d’une étreinte ;
Elle erre au fond des nuits, l’heure de ma naissance
Où je m’imaginais vierge de toute crainte.

Ai-je bien su d’ailleurs quel âge était le mien ?
Les semaines, les mois ont tournoyé sans fin ;
Et je fus tour à tour vicaire et bohémien,
Marginal et soldat, riche et crève-la-faim.

Au cœur de l’étendue, ombrageux, l’âme blême,
Je ne sens désormais que grisaille et malaises.
Me voilà maintenant presque sourd à moi-même
Tandis que l’inconnu dresse en moi ses falaises.

La terre somnolente aiguise ma douleur.
Pas un jeu, pas un don, pas un cri d’animal.
Que voir quand le matin n’a ni feu ni couleur ?
Jamais premier avril ne m’a fait aussi mal.

Oh ! de ce froid, comment, oui comment me défaire ?
Le silence figé semble coudre la nue.
Rien n’a pu jusque-là secouer l’atmosphère,
Et j’épie un frisson comme un cœur s’exténue…

Or déjà quelque éveil aux langues des roseaux
Attache, imperceptible, une aile de velours.
On dirait qu’à l’affût les lumineux oiseaux
Sèment les chuchotis tremblotants des beaux jours.

Cela monte et s’accroît ; ma cervelle divague.
Est-ce l’espoir qui chante ou la source qui pleure ?
La vie enfle soudain telle une jeune vague.
Je ne suis plus l’errant mal aimé tout à l’heure.

Mon Dieu ! cet éclat vif, cette naïade au bain,
Ce vol bientôt, ce vol déployé vers l’azur.
Dans mes veines afflue un sang de chérubin
Par où la joie éclose embrasse le futur.

- Poème de Thierry Cabot, extrait de La Blessure des mots

lundi 27 janvier 2014

Ecoute

Ecoute encore sur ma joue
Battre le flux et le reflux
D’un oiseau tiède qui rejoue
Ce qui bientôt ne sera plus.

Vois déjà mourir à mes lèvres
Comme un trop fugitif baiser,
L’heure en porcelaine de Sèvres
Que l’heure qui suit va briser.

Découvre, décèle, devine
Toutes les failles dont mon front
Quelquefois soûl d’une eau divine,
Porte la blessure et l’affront.

Nous ouvrons tous le même livre
Et nous le fermons tous… mais quand ?
Est-il jamais simple de vivre
A compter chaque être manquant ?

C’est moi, c’est toi, c’est nous, personne.
Nos destins se ressemblent tant.
Tant que déchiré j’en frissonne,
Tant que j’en ai le cœur battant.

D’abord poupon jailli des brumes,
La vie étrange a la couleur
De somptueux rêves de plumes
Au nid du jour ensorceleur.

Enfant plus tard, l’aube s’entrouvre.
Les pas conquièrent d’autres cieux,
Et nous réinventons le Louvre
A la lumière de nos yeux.

L’adolescence alors venue,
L’idéal gifle le réel
Sans fatigue, sans retenue
Car notre monde est si cruel !

Puis jetant l’obole ou l’insulte,
Ou fraternel, ou vil et dur,
Apparaît enfin l’homme adulte
Dans son habit en clair-obscur.

Après ? Faut-il que je le dise ?
La vieillesse au bout du chemin
A laquelle avec gourmandise
La mort vorace tend la main…

Mais écoute là sur ma joue
Aux sons de l’espoir entêté,
Une promesse qui rejoue
Un air nouveau d’éternité.

- Poème de Thierry Cabot, extrait de La Blessure des mots

lundi 6 janvier 2014

Productions signées Haya ADAM


Le puits


L'engouée des plantes


Parisienne (1900)


Coquelicots


Emilie et Léa


Rendez-vous belge


Un bol de riz


Chantons sous la pluie

Geff et la girafe


Attention, chien méchant


Canard sauvage


Élections


Mimi la goulue


Mimi


Monique


Regards


À Hila


Porte-fleurs

L'artiste Haya Adam exprime sa joie de vivre à travers son art qui évoque un monde pacifique où règnent l'harmonie et la beauté.

Haya démontre un grand talent de coloriste. Sa peinture est lumineuse. Son évolution d'artiste est remarquable. Elle ne cesse de grandir, de s'épanouir et d'enchanter.