dimanche 19 février 2006

Conseils pour décrocher du milieu du travail

Se laisser des messages ;

Apprendre à dire non ;
(un dossier de plus quand on est submergé ? Une promotion au moment où on veut prende davantage de temps pour soi ou pour sa famille ? Les refuser ! Surtout, ne pas se sentir coupable !)

Renouer avec notre corps ;
(un massage, une séance dans un spa ou toute autre activité qui chasse les tensions, apaise l’esprit en ébullition et procure un bien-être général)

Apprendre à déléguer ;

Lire pour le plaisir ;

Décider de l’heure à laquelle on quittera le bureau (dès le matin) ;

Faire du bénévolat ;

Faire silence ;
(éteindre cellulaire, téléavertisseur, radio ou téléviseur, après une certaine heure)

Dresser une liste des choses à faire pour le lendemain ;

Adopter un animal de compagnie ;

Rentrer à pied à la maison ;
(si on habite trop loin pour marcher jusqu’à la maison, descendre une ou deux stations de métro plus tôt ou stationner l’auto plus loin du bureau)

Fuir les 5 à 7 du bureau ;
(décrocher, c’est aussi tirer un trait sur les conversations qui ne tournent qu’autour du boulot)

S’autocensurer ;
(faire un pacte avec nos amis ou nos collègues : on ne parle pas du boulot, à moins d’un événement majeur)

Élaborer des projets personnels ;
(préparer un voyage, planifier une activité ou jardiner)

Ne rien faire ;
(s’allonger et se permettre de rêver, laisser vagabonder notre esprit)

Consacrer du temps à ses amis ;
(pour flâner ou se redécouvrir)

Organiser ses weekends ;
(un brunch entre amis, une matinée au concert ou une sortie au cinéma)

Prendre le temps de décompresser ;
(prendre le temps qu’il faut après, passer à autre chose)

Suivre des cours ;
(danse, tricot ou yoga, ... pour s’obliger de quitter le bureau et se ressourcer)

S’accorder une marge d’erreur ;
(s’accorder le droit à l’erreur et aux petits oublis inévitables enlève de la pression)

Entreprendre une thérapie.
(pour mieux réfléchir à notre mode de vie et à l’importance que l’on accorde au travail. Il sera possible après de prendre des décisions éclairées).

mercredi 15 février 2006

Stress sans détresse
(Hans Selye)

Hans Selye, éminent chercheur d’origine autrichienne, fut un grand homme de science mondialement connu pour avoir découvert et étudié le stress.

En 1956, il faisait paraître un ouvrage qui le rendra célèbre, « Le stress de la vie ». Dans ce livre, le Dr Selye traitait d’un nouveau concept, « le syndrome d’adaptation », ou « l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences physiopathologiques d’un traumatisme naturel ou opératoire. »

Grâce à ses recherches, un nouveau vocable allait naître : « le stress ». Il a admirablement bien vulgarisé cette notion dans son ouvrage publié en 1974, « Stress sans détresse » (quel ingénieux titre !). Dans ce livre, il donna une définition simple et claire de ce qu’est le stress : « Le stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite ». À la lecture de cet énoncé, nous percevons nettement que le stress n’a pas (d’une manière inhérente) une composante négative. Comme il le disait si bien, le fait que l’agent stressant soit plaisant (joie) ou non (désespoir) est sans importance, son effet dépend de l’« intensité de la demande » faite à la « capacité d’adaptation » du corps.

Il est question de « détresse » lorsque le stress devient nuisible ou désagréable. Les tensions mentales, les frustrations et l’insécurité sont des stresseurs très nocifs. Lorsque l’agent stressant a disparu ou cessé d’agir, les effets du stress ne cessent pas aussitôt, ils peuvent se prolonger.

L’auteur mentionnait deux voies principales de survie : la lutte (attitude catatoxique) et l’adaptation (attitude syntoxique).

Résumons en quelques points les principales prescriptions du Dr Selye pour parvenir à contrer les effets nuisibles du stress :

Simplicité dans les habitudes de vie ;
Évitez les complications inutiles ;
Gagnez la bonne volonté d’autrui ;
Efforcez-vous d’oublier ce qui est laid et pénible, mais inévitable ;
Crevez l’abcès au lieu de prolonger la douleur ;
L’activité est une nécessité biologique.

L’auteur faisait remarquer qu’il n’y a rien de plus destructeur que de rester inactif et dans l’absence totale de stimulation.

Toujours et préalablement à toute démarche : « la connaissance de soi ». C’est en découvrant « notre » niveau de stress optimal que nous pourrons par la suite utiliser « notre » énergie d’adaptation à « notre » rythme et dans un sens conforme à « notre » personnalité.

Le stress est nécessaire à la vie. Sans stress, il n’y a pas de vie, c’est la mort.

– Selye, Hans, Stress sans détresse, Montréal : Les Éditions La Presse, 1974

vendredi 10 février 2006

Bernard Clavel

Bernard Clavel est né le 29 mai 1923, à Lons-le-Saunier, dans le Jura, d’un père boulanger et d’une mère fleuriste. À quatorze ans, il travaille comme apprenti boulanger et occupe trente-six métiers par la suite. Vers l’âge de trente ans, il commence à écrire et devient un des auteurs les plus prolifiques.

Il a, à son actif, 94 livres et a obtenu 20 prix littéraires, dont le prix Goncourt. Certains de ses romans ont atteint des tirages de plusieurs millions d’exemplaires et ont été traduits dans plus de 20 pays. C’est un type qui a la bougeotte, ayant déménagé à 42 reprises. Il a vécu au Québec, en particulier à Saint-Télesphore, de 1974 à 1988. En 1977, il épouse une québécoise Josette Pratte, écrivain comme lui, qui lui fait découvrir le Grand Nord québécois. Il est fasciné par l’hiver et par la colonisation de l’Abitibi, dans les années trente.

Il écrit plusieurs romans s’y rapportant, dont « Harricana », « L’Or de la terre », « Miséréré », « Amarok », « L’Angélus du soir », « Maudits Sauvages », « Carcajou » (mes préférés !). J’ai lu une trentaine de ses autres romans, dont « Brutus », « L’Homme du Labrador », « L’Iroquoise », « La Guinguette », « Le Cavalier du Baïkal », « La Retraite aux Flambeaux », « Les Petits Bonheurs », « Le Seigneur du Fleuve », « Les Grands Malheurs ».

L’écriture de Bernard Clavel est limpide et poétique. Elle coule comme une source et est faite de clarté. Elle a le pouvoir du rêve. Dans la série « Le Royaume du Nord », elle nous transporte dans les grands espaces blancs et elle raconte la vie pénible des premiers colons. Grâce à lui, j’ai pu apprendre la signification du mot : Abitibi. C’est un nom donné par les Algonquins et qui désigne : « Là où les eaux se séparent ». En effet, au nord de l’Abitibi, les eaux coulent vers la Baie James tandis qu’au sud, elles coulent vers le Saint-Laurent.

Bernard Clavel vit aujourd’hui ave son épouse à Bourg-en-Bresne, en France. Il continue d’écrire, même à l’âge avancé de 82 ans.

– Billet de Jean-Claude St-Louis

mercredi 1 février 2006

Enseignements de Lanza Del Vasto sur le yoga

Le secret du yoga tient en deux pratiques : le contrôle du souffle et la méditation.

« La respiration est de toutes les fonctions du corps la seule qui soit volontaire ou involontaire à volonté. Il s’agit de la rendre volontaire et de s’en emparer. C’est par là qu’on a prise, de fil en fil, sur les autres fonctions. Et qui dit volonté dit connaissance. Pour qui veut connaître son corps du dedans c’est la corde du puits. Or, notre corps est le résumé de toute la création, le seul objet que nous puissions connaître en même temps du dedans que de dehors. Le connaissant, on connaît tout le reste. Le contrôle du souffle est donc la pierre philosophale et le principe des transformations. » (277-278)

« Tout ce qu’on nous enseigne c’est à tirer l’air par la narine droite et à le lâcher par la gauche en nous bouchant le nez alternativement du pouce et de l’annulaire ; ce qui ne présente aucune difficulté et aucun intérêt ... » (278)

Quant à l’autre pratique, la méditation, elle ne consiste pas à se fixer ni à ne plus penser à rien. C’est une tentative vaine. Ce n’est pas non plus de réfléchir sur un sujet, ni de s’appliquer à l’approfondir. Pour atteindre la méditation, il convient d’abandonner l’habitude de penser.

« (...) la fin de la méditation c’est la connaissance de l’un, de l’un intérieur, du soi. La pensée ne peut donc pas s’introduire là. C’est un mystère que la nature même de la pensée, non son défaut, l’empêche de percer. Il faut que la pensée se renonce pour concevoir l’un. » (279)

« Méditer c’est entrer dans la vérité sans la découvrir, sans la voir du dehors, sans l’ouvrir en paroles. » (279)

« Ainsi donc loin d’écarter toute image, efforcez-vous d’en dresser une et de lui donner toute puissance en vous. Prenez-la telle que vous puissiez vous y fixer tout entier. » (294)

« J’emplis maintenant sans étouffement « la plus petite mesure ». Je l’ai fait constater ce matin à mon ami. Il s’en réjouit et m’en loua : « Vous n’êtes plus un novice, vous êtes un sâdhœk désormais. La mesure est petite, mais c’est déjà celle d’un yoguî. Il m’intime l’ordre de ne pas essayer de me pousser au-delà mais de m’y tenir pendant plusieurs mois. « Si vous vous forcez trop, un accident est à craindre. » » (295)

« Le grand danger du yôg c’est qu’il fait grandir l’homme. Or le grand peut tomber aussi bien que le petit, mais il tombe de plus haut. Quand un arbre grandit et verdoie dans le ciel, c’est qu’alors sa racine grandit noire sous la terre. L’homme de bien est celui qui tient son mal derrière lui et sous ses pieds. Le juste est celui qui maintient chaque chose à sa place. Les choses d’en bas lui servent de ressource et de base. Mais la soumission des choses d’en bas n’empêche pas leur existence. Le refoulement les irrite au contraire et la pression les doue de puissance explosive. (...) L’homme sublime sans profondeur n’est pas un saint, n’est pas un sage, ni même un homme. Il n’a pas de racine et n’a pas de substance. Oh ! oh ! la sage image et le pieux mensonge. L’émasculé ne peut rien espérer du yôg, non plus que l’homme dissolu. Les racines de l’un sont coupées, celles de l’autre ont pourri. » (300)

« Le fait est que je ne pouvais plus dans la méditation garder l’œil fixe et sec, ni le cœur pur de tout souvenir et de mélancolie. » (304)

« Pratiquer le yôg c’est apprendre à vivre et à mourir comme on apprend à jouer d’un instrument. La part de patience, d’habileté technique, de convention et d’artifice et la part d’inspiration y sont les mêmes. L’instrument c’est le corps vivant, le corps intérieur inconnaissable à ceux qui l’observent du dehors comme à ceux qui le tuent pour l’ouvrir et pour en disséquer le résidu visible. Les cordes en sont les conduits du souffle vital et du fluide magnétique. Les doigts qui font sonner les notes sont les touches de l’attention réfléchie. Liberté résulte de maîtrise et lui revient. La mélodie enfin c’est la joie de celui qui joue et de ceux qui ont des oreilles pour l’entendre. Celui qui sait jouer cette musique-là n’a pas seulement la joie, il devient la joie. » (307-308)

– Citations choisies par Chartrand Saint-Louis, puisées dans le livre de Lanza Del Vasto, Le pèlerinage aux sources, Paris : Éditions Denoël, 1943