Vous, amis d'enfance, qui avez su m'apprivoiser
Vous, frères et sœurs avec qui jadis j'ai pavoisé
J'ai tant désiré voir se réaliser cet événement jubilatoire
Cette rencontre obligatoire de rescapés des crématoires.
Enfin libéré de cette nostalgie qui m'avait tant accablé
On va se revoir, se parler, en un mot ensemble s'attabler
Votre présence constitue le nord de ma boussole
Je vais revivre les splendeurs des champs de tournesols.
Je vais vous écouter et vous dire, avec amour et tact
Combien j'ai espéré et tant souhaité recréer le contact
Avec vous me promener dans les souvenirs d'avant les hommes
Qui m'ont arraché de mon terroir, de mon rhizome.
Chassé de mon village sans discours ni palabre
Obligé de m'exiler dans un désert de terre glabre
Proscrit et séparé pendant longtemps, sans la passerelle
Qui soudait nos rires et mettait fin à nos innocentes querelles
J'ai souffert votre absence et celle de mon petit Frétoy
J'ai langui nos jeux, nos chansons, et puis moi et toi
Aujourd'hui je vais vous revoir et sur votre visage
Le bonheur chantera, éclairant autour de moi le paysage.
– Poème de Michaël Adam
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