dimanche 26 mai 2013

Bords de Seine

Méandreuse Seine dont le lit fut mon berceau
Longtemps avant que ne te polluent les effluents
J'ai joué sur tes quais entre Bercy et Alma Marceau
Et plongé dans les bras de la Marne, ton affluent.

Bien avant que nous séparent les années noires
Où les méchants m'arrachèrent à tes belles rives
Au jardin des Tuileries j'allais courir sur la patinoire
Avant de connaître Drancy et la rafle du Vel d'Hiv.

C'est sur les arches de tes ponts, entre Tolbiac et Mirabeau,
En déambulant au dessus de tes reflets changeants
Que pour la première fois j'ai eu le cœur en lambeaux
Lorsque tu mettais sur les boucles d'Hélène des halos d'argent.

Bien que j'aie quitté tes berges pour celles du Jourdain
Parce que des hommes en uniforme, au temps de ma déveine
M'ont brutalement chassé de tes sites avec haine et dédain
Fleuve que j'aime, toujours tu coules dans mes veines.

Arcole, Grenelle, Iéna, Bir-Hakeim, ponts de ma ville
Je garde de vous à jamais un souvenir indélébile
Et du fond de ma solitude et de mon inéluctable exil
Je vous dis l'affection que pour vous ma nostalgie distille.

– Poème de Michaël Adam

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