Je rame dans l’affreux tintamarre des ivrognes
Sur les eaux basses du pur ennui
Celui qui inventa l’ombre avant la lumière
Je sème les yeux à tous les vents
Au trou de la serrure de la porte qui n’existe pas
Minuit à perte de vue
Oeillade de la lune sur la soie d’un paysage blanc
Entre le cœur et l’éclair
Pénétrer l’avenir par le toit…
Sur des protons épileptiques
Ma chanson roule vers l’exil
La matière informe d’une petite insomnie
Cancer mythique du temps passé
Le jour blafard fait les cent pas sur le mur.
Un long doigt de brouillard
Gouaché de parfum
Viens prendre possession de mon suicide
Connaître l’offense de la mort agitée de vers ?
Si les morts pouvaient contempler leurs têtes
après quarante jours de silence…
Ivre, il faut vivre ivre !
- Poème de Jean-Louis MILLET, extrait de Les Dits d’un Silence. Sculpture poétique sur des poèmes de Joyce Mansour.
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