samedi 30 janvier 2016

Flamboiements

Reflets irisés des images d’une guerre
Aux couleurs de l’horreur et du sang
Qui font de la vie un mot vulgaire
Dards de mort qui tuent les innocents

Le ciel de cette terre que l’on dit sainte
Est embrasé par une haine inassouvie
L’infamie brille, Jérusalem, sur tes enceintes
La flambée de violence calcine Ahmed et Lévy

Les éclats sont ceux des pierres et des grenades
Dans les yeux des enfants ne brille plus le rire
Les enterrements tiennent lieu de promenade
Sait-on aujourd’hui qui demain va mourir ?

Israël et Ismaël ont soufflé sur les braises
Le feu consume les dernières lueurs d’espoir
L’incendie ravivé rallume la fournaise
La seule lumière vive est celle du désespoir

L’éblouissante clarté de la trêve ne dura guère
Voici revenus les lumineux et resplendissants
Reflets irisés des images d’une guerre
Aux couleurs de l’horreur et du sang.

– Poème de Michaël Adam

samedi 16 janvier 2016

Écrire ou ne pas écrire : conseil à un ami retraité

J’ai un ami qui vient de prendre sa retraite. Autour de la table, lors d’un repas avec d’autres amis, une discussion s’engage sur ses projets, sur ses intentions d’activité. Cet ami est doté d’une grande culture, mais s’avère un intellectuel passif. En effet, il lit beaucoup, il s’intéresse à la littérature, à la philosophie et à politique… mais il ne restitue pas par écrit ce qu’il retient de ses lectures, de ses observations. Bref, il n’écrit pas, même s’il a des opinions fort pertinentes sur les phénomènes sociopolitiques. Des opinions qu’il pourrait partager. Des idées qu’il pourrait diffuser. Parce qu’elles en valent la peine.

Mais mon ami a du mal à écrire. Mieux que quiconque, il souffre du syndrome de la page blanche ou plutôt de l’écran vide. Ce syndrome agit sur plus d’un individu. On s’assoit devant son écran, on commence à taper des mots… et tout se fige et ce, malgré le message qu’on voudrait communiquer au monde. Un écrivain (je crois qu’il s’agit d’Henry Miller, mais je n’en suis pas certain) a écrit quelque chose comme ça : s’il s’avère que tu es incapable d’écrire, alors écris pourquoi tu ne peux pas écrire et, à force d’écrire, tu écriras…

Alors voici ce que je conseille à mon ami. C’est d’ailleurs le même conseil que je me donne à moi-même et que je m’efforce tant bien que mal d’appliquer. Voici, donc.

1) Écris chaque jour, peu importe le jour et les conditions. L’idée est d’écrire 300 mots par jour. Dans le bus, dans le métro ou ailleurs. L’hypothèse à la base de cette initiative est que les idées vont jaillir des mots, et non l’inverse. 300 mots représentent les trois quarts d’une page de dimension standard. Alors il s’agit d’un objectif facile à atteindre. Une discipline à la portée de chacun de nous.

2) Ne te préoccupe pas du sujet de ton écriture. Écris sur n’importe quoi. Sur le gars affalé sur la banquette du bus. Sur la jeune fille qui pose les pieds sur le banc dans le métro. Sur le mec qui pue quand tu te trouves dans l’ascenseur de la Grande bibliothèque. Sur n’importe quoi. Toi ou les autres, peu importe. Si tu préfères des sujets plus vastes comme la gouvernance du monde, alors vas-y. Aucune limite ne t’est fixée.

3) Écris sans te préoccuper de la forme, de l’orthographe, de la qualité de la langue en général. Toutes ces règles sont des entraves au processus de création, et ceux qui s’en préoccupent outre mesure n’arrivent jamais à rien. Concentre-toi sur l’expression. Elle seule compte à cette étape. Ce qui importe, c’est de maintenir la discipline d’écriture au quotidien. C’est de t’exprimer, peu importe la qualité de cette expression.

4) Une fois par semaine, ou au rythme qui te convient, consigne tes notes dans un fichier. Quand tu en auras plusieurs pages ou des milliers de mots, tu te surprendras à y trouver des idées intéressantes. Et c’est à partir de ce moment-là que tu pourras reprendre tes notes pour en rédiger des billets de blogue ou autre chose. À ta guise. Tu es aux commandes. Tu décides. Pour une fois, il n’y a aucun patron sauf toi-même.

Écrire n’est pas une mince affaire. Cela demande du courage, du travail et une bonne estime de soi. Et il faut trouver la motivation au fond de soi, car la reconnaissance des autres peut ne jamais venir.

- Billet de Daniel Ducharme

mercredi 13 janvier 2016

Carpe diem (cueille le jour)

J'ai fait de cette courte phrase, ma ligne de conduite, mon leitmotiv. Il s'agit d'une locution latine, extraite d'un poème d'Horace et traduite en français par : « Cueille le jour présent, sans te soucier du lendemain ». Plusieurs l'interprètent par : « Profite du jour», alors que la véritable interprétation n'est pas de profiter mais de cueillir tout simplement, en se disant que le futur est incertain et que tout est appelé à disparaître. Personnellement, je résume cette citation par: « Prends ce que le jour t'apporte, sans aucune attente, et sois heureux ». Si le résultat est là et s'il est bon pour moi, je suis heureux. Si le résultat n'est pas là, je suis quand même heureux, en me disant : « Ce n'est pas grave, ce n'est pas ça qui va m'empêcher d'être heureux ».

La vie est faite d'imprévus. Essayer de tout contrôler pour qu'il n'y ait pas d'imprévus est impossible. Alors, il faut vivre avec. J'ai réalisé que la plupart des problèmes dans le monde proviennent du désir de contrôler : contrôler la vie, contrôler les gens, contrôler les situations pour qu'elles soient toujours à son avantage. Ce désir, cette volonté de contrôler, met une énorme pression sur les épaules et empoisonne la vie. Je crois même que les guerres de religion, les conflits de toutes sortes, sont le résultat d'une volonté de contrôler les autres.

Vivre et laisser vivre! Qu'il est donc difficile de laisser les gens vivre leur vie, sans y mettre notre grain de sel. Que ce soit nos parents, nos enfants, nos amis(es), notre entourage, il y a toujours ce désir de mettre notre nez dans les affaires des autres, de donner des conseils, de leur dire quoi faire, comme si on détenait la vérité absolue. Et tout ça par orgueil! Les autres n'ont-ils pas le droit de vivre leur vie comme ils l'entendent? N'ont-ils pas le droit de poser les gestes qu'ils veulent, tout en assumant leurs responsabilités?

Carpe diem (cueille le jour) et sois heureux!

– Billet de Jean-Claude St-Louis

mardi 5 janvier 2016

Lacan et la boîte de mouchoirs (saison 3) (Chris Simon)

A la sortie du premier épisode de la première « saison » de Lacan et la boîte de mouchoirs, je me suis de suite inscrit parmi les lecteurs enthousiastes des textes de Chris Simon, lisant coup sûr coup chacun des épisodes. Puis j’ai lu la saison 2, intéressante bien entendu, mais moins enlevante que la 3 dont je viens de terminer la lecture.

Outre Hervé Mangin, le psychanalyste, on retrouve dans ce troisième volume Judith, qui va plutôt bien ces temps-ci, et Chloé, kleptomane à ses heures, forcée par sa mère à suivre des séances à trois. Comme toujours, l’écriture de Chris Simon est fluide et le ton allègre de ses récits s’avère très agréable à lire. D’ailleurs, c’est la qualité et le défaut du projet depuis le début : ça se lit trop vite… et, du coup, on reste sur notre faim, obligé de patienter jusqu’à la sortie des prochains épisodes. Bonne nouvelle, toutefois : l’auteure vient de faire paraître l’intégrale des trois saisons de son Lacan et la boîte de mouchoirs. Cette œuvre se termine sur une note pessimiste bien que réaliste, sans doute : « L’amour c’est offrir à quelqu’un qui n’en veut pas quelque chose que l’on n’a pas… » Serait-ce là le fondement de toute psychanalyse ?

Chris Simon est une auteure indépendante. On lui doit déjà plusieurs ouvrages. Je vous invite à consulter son site qui ne manque pas d’intérêt. À l’instar de nombreux « indés », elle est diffusée à la boutique Kindle d’Amazon. Si vous ne disposez pas de la liseuse de la marque, vous pouvez installer l’application Kindle sur n’importe laquelle tablette iPad, Androïd ou Windows. Toutefois, Lacan et la boîte de mouchoirs est également disponible chez Kobo, Apple et à la FNAC. Pour en savoir davantage, cliquez sur ce lien.

Chris Simon, Lacan et la boîte de mouchoirs, saison 3, 2015. Disponible sur plusieurs plateformes, notamment à la boutique Kindle d’Amazon.ca au prix modique de 4,99$

– Compte rendu de Daniel Ducharme

samedi 2 janvier 2016

Petits bonheurs

En déambulant dans les artères de la ville
Petits bonheurs en forme de guitare
Fées des quartiers riches ou des bidonvilles
Vous distillez dans mes veines votre nectar.

Jolies stars de la laideur des quartiers
Points de beauté sur la bêtise et l’horreur
Il n’est pas de peine que vous n’écoutiez
Lorsque votre grâce apaise mes terreurs.

Femmes mûres ou jeunes demoiselles
Amies, compagnes ou maitresses
Aux corps rondelets ou frêles gazelles
Vous sauvez mes rêves de la détresse

En m’offrant les secrets trépidants
Des torrents et des chauds paysages
De vos soleils généreux et ardents
Vous gravez en moi votre beau message.

Petites bonheurs en forme de guitare
Que j’aime être pris dans vos toiles
Où je m’ébats, heureux comme un têtard
Moi, le passionné, le collectionneur d’étoiles.

– Poème de Michaël Adam