lundi 21 septembre 2015

Ode à mon lymphome

Moi qui jamais n’aurais pensé avoir pour compagnon un lymphome
Ayant jeté très jeune mon dévolu sur des compagnes nymphomes
Voilà qu’aujourd’hui cette vilaine opportunité malgré moi m’échoit
Et croyez-moi, chers amis que ce n’était pas du tout mon choix !

Moi pour qui la vie pendant longtemps a été une douce sinécure
Voilà qu’aujourd’hui je suis astreint à subir une bien longue cure
Astreignante, contraignante, exigeante, pénible et surtout fatigante
Qui fait de moi un homme diminué à la mine assez peu élégante.

Alors, privé de sorties pendant cette période de soins en hématologie
Car plus de piscine, plus de plage, pour six mois serai confiné au logis
Plus de de bains de foule, plus de bénévolat à l’école avec les enfants
Jusqu’au jour ou libéré de mes fâcheux follicules je serai triomphant.

Pour soulager mes douleurs je n’avais que l’endorphine d’Aphrodite
Faudra-t-il maintenant que je me résigne aux médecines interdites
Devrai-je m’habituer pour longtemps à ces stéroïdes anabolisants
Qui doivent renforcer mon corps grâce à leurs effets immunisants.

Bien qu'il ne me faille espérer, dit-on, qu'une longue rémission
Je n'ai pas l'intention, sachez-le, à la vie de donner ma démission​!
Moi qui toujours ai su surmonter les pires calamités et ne sait que rire,
Il n'est point question qu'aujourd'hui j'apprenne à bientôt mourir!

– Poème de Michaël Adam