vendredi 9 mai 2008

Jusqu’à la lie

Viens, laisse-moi t’offrir un vers,
Compagne de vie, puis avec toi boire
Et noyer ensemble les déboires.
Levons nos verres pour vaincre les revers.

Buvons, veux-tu, le vin jusqu’à la lie,
Étanchons notre soif de bon et de beau,
Viens avant que ne sonne l’hallali,
Avant que mon lit devienne mon tombeau.

Trinquons à la santé de la poésie,
Portons un toast à ceux qui trinquent
Et paient les pots cassés de la frénésie
Sur les listes de la Deux et de la Cinq.

Le gin et le schnaps ont remplacé l’absinthe
Au temps où la Muse chez moi est isolée,
La bière abreuve cette pauvre Terre Sainte
Où les bars et les cafés deviennent des mausolées.

Viens, laisse-moi t’offrir un vers
Compagne de vie, puis avec toi boire
Et noyer ensemble ce persistant désespoir
Qui imprègne ce monde tout à l’envers.

– Poème de Michaël Adam